Sur X, anciennement Twitter, tout est affaire d'exposition. Par défaut, la plateforme rend publiques les listes d'abonnés et d'abonnements de chaque utilisateur. Pour beaucoup, cela n'a rien d'important. Mais pour d'autres, cette transparence forcée pose problème. À l'heure où chaque geste numérique peut être scruté, analysé ou instrumentalisé, contrôler sa visibilité devient un choix stratégique..
Imaginez un instant que chaque personne qui visite votre profil puisse connaître vos sources d'information, les personnalités que vous appréciez, les thématiques que vous suivez ou même les figures publiques que vous surveillez discrètement. C'est exactement ce que permet la liste des "followings" sur X, ce qui est une bonne raison de masquer ses abonnements sur X. Cela peut sembler banal, mais cela suffit parfois à provoquer des malentendus, des jugements hâtifs, voire à déclencher des polémiques..
Ce n'est donc pas étonnant que des utilisateurs — journalistes, enseignants, fonctionnaires, responsables politiques ou professionnels de la veille qui maintiennent un blog IT — cherchent à mieux cloisonner leurs usages. Non pas pour dissimuler des intentions douteuses, mais pour préserver une frontière entre leurs intérêts personnels et leur image publique..
Pour ceux qui souhaitent éviter ce type d'exposition, une solution existe : rendre son compte privé. En activant cette option, seuls les abonnés approuvés ont accès à vos tweets, à votre liste d'abonnés et à celle de vos abonnements. C'est simple, radical, efficace. Mais ce choix a un coût..
Le principal inconvénient d'un compte privé, c'est l'invisibilité. Vos publications ne peuvent plus être découvertes par de nouveaux lecteurs via les hashtags ou les recherches. Elles ne peuvent pas être retweetées par d'autres, sauf si ceux-ci font partie de vos abonnés approuvés. En d'autres termes, vous parlez dans un cercle restreint, sans possibilité d'élargir naturellement votre audience..
C'est un frein important pour quiconque utilise X comme outil professionnel : que ce soit pour développer sa notoriété, partager du contenu, entretenir un réseau ou simplement surveiller l'évolution d'un secteur. L'interaction est également réduite. Les utilisateurs extérieurs ne peuvent pas répondre à vos tweets, ni les citer publiquement. Même les likes perdent en portée..
Autre effet secondaire : l'asymétrie. Si votre compte est privé, un internaute ne pourra pas savoir à l'avance ce que vous publiez. Il doit vous faire confiance à l'aveugle pour demander à vous suivre. Et s'il ne vous connaît pas — ou si vous n'êtes pas déjà une figure publique — il passera probablement son chemin..
Enfin, il y a l'aspect pratique : chaque demande d'abonnement nécessite une validation manuelle. Si vous recevez des dizaines de demandes par jour, cela peut vite devenir chronophage..
Vous avez maintenant bien compris que masquer ses abonnements sur X n'est pas un geste anodin. C'est un choix qui traduit un besoin de contrôle sur son image et sa vie numérique. Mais il faut l'assumer en connaissance de cause : ce besoin de discrétion s'accompagne d'une perte d'exposition, de visibilité et d'impact. À chacun de trouver l'équilibre entre confidentialité et influence.
Le 10 juin 2025